mardi 30 août 2011

L' art se nique



 Grimshaw: London bridge night


Toi qui viens t' immiscer dans l' onde des toisons,
Létal baiser qui brise l' océan étale,
Oseras tu troubler ma rêverie foetale
Humectant mon hymen de ton mortel poison?

Nul tabou n' aboutit au seuil de tout on-dit,
Et la maladie même dont on dit du mal
Ne glace pas les sangs de son fluide hiémal
Car l' énergie de vivre en nos veines bondit.

Tu m' as inoculé le culte des mâtures
Avides des ailleurs aux lointaines saveurs;
Ce virus d' étranger d' ores a mes faveurs
Pour grandir l' horizon de mon âme immature.

Amibe du voyage , contamine moi,
Aux îles ignorées emmène moi bacille,
Ne laisse pas à terre cette ombre imbécile
Insipide,insensée, sans pensée , sans émois.


mardi 9 août 2011

quatrociento



Fuchs: Adam et Eve



Une montée de sève
Venue des âges d'or
Guérit le mauvais sort
Quand le soleil se lève.

Au sortir de la nuit
Dieu que le ciel est beau,
L'ombre fuit en lambeaux
Au sortir de l' ennui.

Orante de l' aurore,
Mains jointes je supplie
Que la joie qui m' emplit
Tout le jour dure encore.

J' attendais qu' on m' emporte
Aux lointaines lueurs,
A l' abri des tueurs
Qui m' ont laissée pour morte.

Ce matin est oracle
D'universel pardon,
Un putréfiant cordon
S' est rompu par miracle.

C' est un repas servi,
Dont l' abondant festin
Fortifie nos destins
Pour savourer la vie.

mercredi 3 août 2011

demain



La danse macabre sert à montrer l' absurdité cynique de notre mort et notre égalité devant elle.



Aux babines la bave et sous la peau la rage,
Traînant le chapelet des heures égrenées,
Bouillant de bile noire en mon coeur gangrené
J' étais un opiomane à bout de son sevrage.

Tes yeux m' ont poursuivie comme l' oeil du caveau,
Jusqu' aux jours de labeur pour épuiser la chair,
Jusqu' aux nuitées, cuitée,Je l'ai payé bien cher
L' oubli de ces yeux là, ces yeux fleurs de pavot.

Les rires sans ta voix rendaient un son odieux,
L' alcool avait un goût de matière fécale,
La danse simulacre se traînait , bancale,
Telle macabre fresque de la Chaise -Dieu.

Pour qu' à nouveau mon sang afflue d' un tournemain,
Que la sève reparte en mon jaune décor,
Pour que soient réunies l' ombre et le pâle corps,
Je n' ai plus qu' à survivre en attendant demain.