vendredi 22 juillet 2011

De mémoire



Picasso: le joueur de guitare


De mémoire tes mains trapues d' aventurier,
Pour moi devenues douces,
Touchaient mes mèches rousses
Comme une âme anoblie dans un coeur roturier.

Ces mains de baroudeur caressant l' instrument
De nos nuits musicales,
Disaient nos vies bancales,
Quand ta guitare avouait ses longs gémissements.

De mémoire tes yeux fouillaient comme un rayon
Le mur de mes ténèbres,
Scrutant les sorts funèbres
Qu' un mage dessina de son obscur crayon.

Ces yeux si transparents que toute ombre fondue
Dissoute en ton iris,
Montait en blanche hybris
Sa neige aux nébuleux nuages confondue.

De mémoire ta bouche était la fleur vivante,
Où je cueillais le fruit
De ton baiser, sans bruit,
Avant de recueillir l' or des phrases savantes.

Ta bouche ce couloir de nos tiroirs secrets,
Mystérieuse contrée,
Où se sont rencontrées,
Nos langues identiques, l' une à l' autre ancrées.

De mémoire un frisson voluptueux me saisit
A l' idée du retour!
Tes palpables contours
Chassent le moindre risque de toute amnésie.


12 commentaires:

  1. Eh ben! La sensualité toujours présente dans tes poèmes m'arrache du quotidien pour me rappeler que je suis faite de chair. Personne ne s'en plaint...

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  2. Haha! Ma Zeta, je le croyais très romantique mais le naturel qui revient au galop n' a pas échappé à ton sang bouillonnant!

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  3. Hmm, divinité des mots faite femme devient Orfeenix...^^
    Ton guerrier des mers du nord va revenir, ça se sent, et ta pudeur mesurée et craintive cache un désir fou prêt à tous les vices ! Roôô Isabelle :))
    Besos de Capitaine qui aime tes rimes ♥

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  4. Capitaine, tu es comme ma meilleure amie, je n' ai aucun secret pour toi! Je t' adore mon pirate embellisseur de rêves, bises d' une moussaillonne qui t ' aime!

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  5. Isabelle,

    The plucking and fretting of lovers is notoriously an ongoing practice. Only every so often failure fails and music is made.

    Trulyfool

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  6. Quel beau poème louant le souvenir des jours heureux!
    Orfeenix,ne voudrais tu pas perdre la mémoire pour ne plus changer de trottoir quand tu croises tes souvenirs, comme l'a chanté un jour Georges Moustaki?

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  7. Isabelle,

    Un bien joli poème, une fois encore, dont la sensualité apparente n'envie en rien la mémoire, lumière qui nous permet de mesurer la distance du chemin parcouru...

    Poétiquement,

    M.

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  8. Dear Truly, i miss you so! Remember you were the first to believe in me, i thank you so much, that visit is a lovely present, i hold you in a very high estim!

    Isabelle

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  9. Je ne changerai ni de trottoir, ni de souvenirs en ce qui te concerne, Bizak, quel bonheur, tu t' es crée un joli blog! Je n' ai pas fini de le fréquenter!

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  10. Maxence, tout ce qui émane de toi est tellement beau, je me sens à peine digne de tes commentaires, et je suis sincère, quant à tes derniers textes, ils sont sublimes, vraiment, tu m' intimides.Je ne pensais pas que ce soit encore possible.

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  11. krystal, i' m amazed :-) this song isn' t very famous, you are rare, i knew!

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A vous, j' aime votre éclat de rire, vos émotions, vos critiques, pourvu que je vous entende: