Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer En d' autre mots car je ne suis pas Eluard, que jamais on ne nous dicte notre conduite et que l' on décide de ce qui est digne ou pas de nous. Liberté.
samedi 26 mars 2011
La mort du voisin
Anonyme du dix-septième
A monsieur Leyninger
Réverbères branlants aux rues de nos mémoires,
Vos yeux sont les judas sur des ciels à venir;
Vos mains nouées se tendent comme des menhirs;
Des floraisons fanées embaument vos armoires...
Témoins d' anciens chaos, vous êtes l' éperon
Qui de tous nos excès pourraient tirer l'alarme..
La lenteur empesée de vos gestes désarme...
D' ébréchés bibelots,d' étoilés napperons
Ornent le bois grinçant de vos rustiques meubles;
Les vases sont fêlés comme voix qui s' éraille.
La souffrance en vos rides peut se lire en braille,
L' âge sculpte vos peaux comme une glaise meuble.
Vos paroles ont l'or de l' automne des saules,
Chrysostome oeil d' Horus, votre bouche a puisé
A tout arbre de vie une sève épuisée
Dont la croix de douleur pèse sur vos épaules.
Maudit qui vous ignore, impie qui vous méprise,
Il fait un sacrilège à son propre tombeau,
Comme Isis j' aimerais rassembler les lambeaux
Des éclats dispersés de vos joies incomprises.
dimanche 20 mars 2011
latitude portuaire
Leonor Fini, le bout du monde.
J' irai finir mes jours en un vieux port de pêche,
Parmi les matelots hâves et burinés
Par le vent et la pluie qui vont tambouriner
Sur les carreaux épais et les portes revêches.
J' écouterai le chant de la mer gourgandine,
Le verbe des marins, sages mais ignorants,
Les dévotions désuètes des humbles orants
Qui vont purifier l' air d' effluves citadines.
Mon homme aura vieilli comme l' or patiné,
Mes ses yeux transparents me transperceront l' âme,
Sur son coeur indompté plus ardent que la flamme,
Se poseront, émues, mes mains ratatinées.
Tous les déchirements se seront raréfiés;
Dans la baie radoucie où les bateaux se mirent,
La rade étirera un éternel sourire
Auquel nous répondrons sous le ciel pacifié.
jeudi 17 mars 2011
J' ai rêvé de l' or
Photo d' Anne Laure K dont je ne me remets pas du départ.
Dédicace à l' ange des planisphères envolé sur " les ailes du désir" et dont " les tableaux parisiens" opéraient des " métamorphoses" de K.
Dans une vision me vint la capeline
D'une nymphe des sources jaillies des jardins,
Venue pour sublimer les brouillards citadins
D' un vaporeux froufrou de robe en mousseline.
Aucune tentation des rues tentaculaires
N' a jamais corrompu cette âme de cristal,
Car l' angélique fleur au pinceau de métal
Disperse la lumière aux cieux crépusculaires.
Ses images sacrées sont du beau le passage,
Ayant ouvert Paris comme portes de temple,
Ce coeur pur palpitant , enfin je le contemple
Ce coeur pur qui frémit comme un vert paysage,
Tu es reine en tous lieux, une perle enchâssée,
Toi, l' or des cryptes sombres allumées de flammes,
Qu' au fer rouge la marque du pire des blâmes,
Entâche le front noir de qui t' aura chassée.
Dédicace à l' ange des planisphères envolé sur " les ailes du désir" et dont " les tableaux parisiens" opéraient des " métamorphoses" de K.
Dans une vision me vint la capeline
D'une nymphe des sources jaillies des jardins,
Venue pour sublimer les brouillards citadins
D' un vaporeux froufrou de robe en mousseline.
Aucune tentation des rues tentaculaires
N' a jamais corrompu cette âme de cristal,
Car l' angélique fleur au pinceau de métal
Disperse la lumière aux cieux crépusculaires.
Ses images sacrées sont du beau le passage,
Ayant ouvert Paris comme portes de temple,
Ce coeur pur palpitant , enfin je le contemple
Ce coeur pur qui frémit comme un vert paysage,
Tu es reine en tous lieux, une perle enchâssée,
Toi, l' or des cryptes sombres allumées de flammes,
Qu' au fer rouge la marque du pire des blâmes,
Entâche le front noir de qui t' aura chassée.
lundi 14 mars 2011
"Para nós"
Pardon aux victimes des lames hantées, j' ai honte de me lamenter .
Dali: la métamorphose de Narcisse.
Quelle ombre de soupçon s' abat comme une chappe,
Ma prison maculée d' un code pariétal,
Trahit de noirs complots.Un rire de métal
Cinglant comme un crachat prouve que tout m'échappe.
Des trames d' arachnides m'ont embobiné;
Muse de ce tableau,de cet air le mécène,
Quel est le dramaturge des burlesques scènes
Qui se jouent à huis clos dans d' obscurs cabinets?
Ils sont là tous ligués,avec des mots de passe,
Détenteurs de nos clés, maîtres de nos destins,
Faisant de nos arcanes un mystique festin,
Pointant aux horizons leur aile de rapace.
Tais toi, âme enfiévrée,Le globe est un pinacle
Qui ignore du laid la putride tumeur,
Le seul bruit colporté des bruissantes rumeurs,
Autour de nos amours bâtit un tabernacle.
Dali: la métamorphose de Narcisse.
Quelle ombre de soupçon s' abat comme une chappe,
Ma prison maculée d' un code pariétal,
Trahit de noirs complots.Un rire de métal
Cinglant comme un crachat prouve que tout m'échappe.
Des trames d' arachnides m'ont embobiné;
Muse de ce tableau,de cet air le mécène,
Quel est le dramaturge des burlesques scènes
Qui se jouent à huis clos dans d' obscurs cabinets?
Ils sont là tous ligués,avec des mots de passe,
Détenteurs de nos clés, maîtres de nos destins,
Faisant de nos arcanes un mystique festin,
Pointant aux horizons leur aile de rapace.
Tais toi, âme enfiévrée,Le globe est un pinacle
Qui ignore du laid la putride tumeur,
Le seul bruit colporté des bruissantes rumeurs,
Autour de nos amours bâtit un tabernacle.
mardi 8 mars 2011
La chatte sur un toi brûlant
Renoir: jeune garçon au chat.
Si un soir une chatte à tes pieds se frottait,
En ton jardinet insulaire,
Ou qu' en entrechats souples vienne tressauter,
Dans le printemps crépusculaire,
Laisse la donc entrer juste pour une nuit:
Elle saura par ses caresses,
Te délasser de la blessure de l' ennui,
En te faisant mille tendresses.
Sa queue de soie dressée comme un orgueilleux if,
Effleurera tes mains diaphanes,
Pour toi seul le velours tapissera ses griffes
Aux ardeurs sacrées de profanes.
Sérieuse et pensive comme un ancien Kopte,
Elle connaîtra tes pensées;
Ses yeux pers supplieront en vain que tu l' adoptes,
Ses deux prunelles insensées.
Que s' égarent tes doigts sur son corps à l' envi
Sans se soucier de l' avenir:
Elle a pour te hanter sans se lasser neuf vies,
Neuf vies emplies de souvenirs.
mercredi 2 mars 2011
L' or ténébreux des ruines
Friedrich: cimetière
Fenêtre écarquillée lorgnant sur l' infini,
Dédale d' escaliers débouchant sur le vide,
Un mur inachevé aux bouches bées avides..
La mousse mord la ruine comme une érinye.
Mais quelle majesté dans cette humble détruite!
La sirène des trompes d' or de Jéricho
Souffle dans les couloirs comme un lugubre écho
Qui résonne aux créneaux des murailles en fuite.
Promeneur égaré le poète rêvasse
Aux pans à redresser, au monde à rebâtir,
A l' appel du passé qui pousse au repentir,
Au défilé du temps sur la nature lasse..
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