dimanche 20 mars 2011

latitude portuaire



Leonor Fini, le bout du monde.


J' irai finir mes jours en un vieux port de pêche,
Parmi les matelots hâves et burinés
Par le vent et la pluie qui vont tambouriner
Sur les carreaux épais et les portes revêches.

J' écouterai le chant de la mer gourgandine,
Le verbe des marins, sages mais ignorants,
Les dévotions désuètes des humbles orants
Qui vont purifier l' air d' effluves citadines.

Mon homme aura vieilli comme l' or patiné,
Mes ses yeux transparents me transperceront l' âme,
Sur son coeur indompté plus ardent que la flamme,
Se poseront, émues, mes mains ratatinées.

Tous les déchirements se seront raréfiés;
Dans la baie radoucie où les bateaux se mirent,
La rade étirera un éternel sourire
Auquel nous répondrons sous le ciel pacifié.