lundi 25 octobre 2010

la version originelle



 "Entre la femme et toi sera l' inimitié."
Qu' allais tu donc quérir au coeur de cette pomme,
Avide du savoir qui seul tenterait l' homme,
Mais vous mériterait des guerres sans pitié?

Sur ton corps façonné par un démiurge esthète,
Des formes ondulantes furent dessinées
En souvenir de l' ombre qui t' a fascinée
Quand ton pire ennemi vers toi dardait sa tête.

Ce serpent ce n' est pas un caducée d' airain,
Ni un mâle attribut,qui du haut mal guérisse,
Il n' est pas de Satan l' horreur qui te hérisse,
Il est dans ton miroir le reflet vipérin.

Blake: Eve tentée par le serpent


dimanche 17 octobre 2010

Nekuia



Volcans incandescents, eaux troubles ,sables d' ocre,
Mortifères cours d' eau, roches dont les cerneaux
Enserrent l' âme élue de leurs bras infernaux,
L' âme haïe du vulgaire, abhorrée du médiocre,

Je vous traverserai.Elle est la clef de voûte
D'édifices secrets des royaumes défunts,
Son corps non corrompu exhale un tel parfum
Qu' il voile les relents de soufre de vos soutes.

Sans tourner son regard vers d' anciens souvenirs,
Son doigt au mien uni comme Adam au démiurge,
Atteignant la surface où l' ascèse nous purge,
Elle fera de nous un ciel en devenir.

Delville: Orphée et la danse des âmes

mardi 5 octobre 2010

l' or voir



Anthony Fredericks sandys

Si les monts liquéfiés sous la fonte des neiges
Quand le soleil aux cimes des sapins s' empale,
Ont perdu sous tes pas leur virginité pâle,
Quand d' humbles cervidés finissent leur manège;

Si la mer érodant le socle des falaises,
Lamine des trous d' eaux aux algues marinées,
Quand ton oeil délavé sur tes joues burinées
S'est noyé dans l'écume acculé au malaise;

Si dans les bois tressés sans trêve tu t' ereintes,
Dans tes habits tissés, tes membres engoncés,
En ce dédale obscur si tu t' es enfoncé
Pour délier de tes peurs l' étrange labyrinthe;

Enfin si au désert où ton Dieu fut tenté,
Le vide t' a parlé de sa chanson muette,
Quand le vent insolent de sarcasmes te fouette
Tu as presque failli à tes jours attenter,

Dis toi qu' un au revoir est la porte béante
Sur de nouveaux ailleurs à peine imaginés,
De nouveaux horizons bientôt vont dessiner
Aux célestes cités des coupoles géantes.





Pour les admirateurs de la poésie classique en quête d' un renouvellement de la beauté du vers à travers des motifs actuels,je suis heureuse de faire partager à mon public restreint mais de qualité un site d' un héritier du Parnasse doublé d' un penseur moderne:http://przyborowski.unblog.fr/2010/10/01/in-memoriam/#comment-57