jeudi 28 avril 2011

Plat ton



Delville: Prométhée


Que l' on sorte à la fin de ces sombres cavernes,
Bannissons des tribus l' ancien charivari,
Point d' obscur médiéval, foin de la barbarie,
Plus de gauloises peurs ni de terreurs arvernes.

Ces signaux de fumées aux noires saveurs âcres,
Ces reptiliens relents de temps immémoriaux,
Ne sont que requiems , pâles oratorios,
Je ne me satisfais plus d' aucun simulacre.

Je hume à tous les vents d' un millier de vibrisses
Ce que le monde exsude d' être à dévorer,
A bas vaines idoles en vain adorées!
Laissez- moi savourer une éternelle hybris!

dimanche 24 avril 2011

L' allumette que l' on gratte


Egantik,en pure amitié, tu me manques, reviens sur ton blog.

 Huygens: les trois parques.

Tremolos, vibratos, crescendos, harmonies,
Couacs et cacophonies, faux - bourdons, contre pointes,
Mensonges musicaux, mélodieuses feintes,
La vie n' est qu' une dissonnante symphonie.

Trop de distance du palais à l' humble yourte,
Des dogmes si sacrés qu' enfin on les renie,
Des peines encrassées qui mènent au déni,
La même conclusion que la vie est trop courte.

Ne crois jamais les bibles que l' on remanie,
Tu veux mon grand secret:tout est incertitude,
Cesse donc de t' enfuir face à la solitude,
Pour capturer le ciel, pas de cleptomanie.

mercredi 20 avril 2011

Tes hauts logiques et mes bas illogiques



 Chauvet: la chute d' Icare

Jusqu’ où me suivras tu ? Jusqu’ aux nuits nécrophages ?
Jusqu’ au désert , enfer , aux ergs déshydratés,
Jusqu’ aux plaies purulentes que l’ on a grattées,
Me suivras – tu fidèle, jusqu’ au sarcophage ?

Je ne suis pas lumière et je ne suis pas ange,
La fleurette est fanée, le fil effiloché,
Ariane pleure en vain Thésée sur son rocher,
Le vrai amour n’est pas gazouillis de mésange.

Tu dis que tu me veux ? Ne me donne aucun rôle,
Nulle cage , ni maître avide de spolier
Les droits qu’ ont abolis de rudes géôliers ;
Je hais tout homme qui à sa patrie m’ enrôle.

Je refuse l’ exsangue aux mille vies happées,
Je ne laperai pas des oripeaux de langues,
Ni le soir en lambeaux qui oscille et qui tangue,
Je suis libre en tout temps de pouvoir m’ échapper.


samedi 16 avril 2011

L' art rage


The Lamia Génesis Versión en estudio de Censura... par tabomia


Ecrire comme on saigne à se vider les veines


Ecrire comme on meurt en demeure exilée

Ecrire sa déveine en peur annihilée

Ecrire comme on pleure ses angoisses vaines



Déchirer le présent , ce mensonge à venir

Déchirer cette page impossible à tourner

Déchirer tes bouchées à ne plus enfourner

Déchirer les détours d’ un possible avenir



Mon amour malmené comme terrible haine

Mon amour quarantaine en mal tant laminé

Mon amour qu’ un amen a su contaminer

Mon amour qui s’ essouffle au fer ou à la chaîne.

mardi 12 avril 2011

La leçon de piano à quatre mains



Coucher de soleil par Renica: http://exercicesdestyles.blogspot.com/


Poème fait en temps limité avec Maxence:
http://przyborowski.unblog.fr/


L'ANTRE DE MONDES


L' écho d' une autre vie luit comme un luminaire,
Ainsi que dans l' éther brille l' orbe de l' âme,
Dont le corps chante l' air d' un piètre épithalame
De la Terre aux Cieux s'élèvent les mystères...


Rappelle-toi, jadis ,tu fus mon autre moi ,
Je contemple à nouveau le naguère en tes yeux,
Rassasiant mon désir d' apprendre en ces aïeux,
Secrets qu'enferme hier dans son écrin de bois.


Retrouvons la mémoire au galbe des statues
Promenons nos esprits sous d'antiques soleils
Sombrons dans l' autrefois, ce lumineux sommeil
Archers, brandons nos arcs vers d'autres étendues...


Couronnés d' univers comme des déïtés
Réinventons tous deux la voûte des étoiles...
Ton sillage peindra la mer comme une toile,
Les voiles déployées voguons vers Vérité...

dimanche 10 avril 2011

Que la joie ne soit pas que pour les demeurés



 L'éternel printemps d'après Rodin, peinture de Rénica.

 Blasés , la blouse usée ,attendant la relève,
Utiles laborieux des blèmes matinées,
Forçats suintant l' effort aux paumes patinées,
Artisans de nos rues, que vos printemps se lèvent!

Solistes associés assassinant les rêves
A coup de mots stylets pour couple suicidé,
L' acide accord tacite a ceci décidé:
Union perpétuité.Que vos printemps se lèvent!

Toi , fou, hurlant ton mal, poing levé sur la grêve,
La tête harassée d' un ressac incessant,
Quand dans le ciel crasseux tombe un soir indécent
Tu te croirais damné, que ton printemps se lève.

Nous tous aux cent secrets ,si cruels qu' on en crève,
De feinte en faux -semblant contraints de composer,
Refoulant la révolte et refusant d' oser
Rompre les cours des vies dont nous sommes élèves.

Prenons les fleurs des chants que la brise soulève,
De nos plumes d' oiseaux traçons nos destinées,
Les arts vont nous vêtir d' une peau satinée
Qui se frotte au printemps toute gorgée de sève.


vendredi 1 avril 2011

tentative de modernité



Chirico: l 'homme cible



Le prisonnier déchu lorgnant son vasistas,
Tant de croix sur le mur comme des métastases,
L' hybris est retombée comme morne protase,
Apprendre les espoirs, un par un sur le tas.

Le soldat bouc émis d' enjeux qui le dépassent,
Sa chair écartelée de hyènes le repas,
Orbites évidées béant sur le trépas,
Se tourner vers l' ailleurs à l' abri des rapaces.

Le furieux tourmenté de l' angoissante masse,
Sa folie au cerveau implantée comme un mât,
Angoisses enlisantes en un bourbeux coma,
Croire à l' ardeur sacrée , cet art qui te damasse.

Le malade élimé que la douleur terrasse,
Le malaise alarmant le ronge comme un rat,
Drapé comme un linceul dans son lit d' apparat,
Un demain lumineux dans un rire l' embrasse.

Mon amour malmené en malsaines mélasses,
Du sucre au fiel mêlé de sel et de miellat,
Ce sauveur que mon mal jamais ne rende las,
Remettre la rondeur du globe bien en place.